Un ami hongrois lui avait traduit ce
poême, qu’il avait toujours pris pour du polonais, bien que
déclâmé par un français représentant
de la poésie concrète. Il allait venait le long d’une
cordelette tendue où étaient fixés les bouts de papier,
modulait sa voix d’une basse bourdon aux aigüs d’une
soprano, jetait les poèmes lus au public, lui succéda un
autre poète, de facture plus classique, proposant son cycle "rocs'n
râles" qui se contentait de jongler avec des gouttes de mots. |
perds la tête et tète la paire du pis au pire de peaux en pots de pats en peines pieds dans le plat épaté, part, perdu |
musette amusée maîtres du bal déboulent houlent déballent leurs bocks s’emballent en coups de boules à coups de baffes coups de pieds et claques bastonnent et dansent aux basses des baffles |
cette âme en panne se ripoline et plus s’empêtre que dépanne peine plus que panse nouille se rêve carne en panne cette âme se pâme pomme Eve œdem d’Adam tagadam, tagadam tag Adam, tag |
l’arme de l’âme larmes alarmées mal armé l’homme tue pourtant à bout portant lame en rade s’exclame rame clame réclame – quoi? le sourire saignant sueur saine suaire plutôt que pus ou dépit |
îles isolées os désolés des autres isolés des autres, des os désolation des os et autres esseulés |
même si primé déprimé va le nombre premier sous l’ombre primaire du pair et de l’impair poire cosmique explosée hubblée parmi les pommes comme un nombre premier à la saison des pruneaux |
à raser l’azur n’avance d’un poil à rosser les roses re-théorise les heures crépuscule bascule aurore se vespérale |
lune empaillée mois de mais au japon j’irai sur le papier |
sur le sol de cette salle pas plus de sel que dans l’eau douce et dans les selles de cette perspective cavalière vieux soleil ciel gras |
indécence du ciel |
je suis si dé que mes faces toujours sourient à l’ineptie des jours dé-jouée |
l’acétone étonne assez l’atone tant que tonne |
de l’usage à l’usure le message du fémur fait mur et fait mer ou mare nage ou se noie mais sage |
l’être de lettre virgule dans la vie au mieux d’un point coiffé au pire final |
péril en périhélie quittée, reprise en quart de tour au quart de tour cosmique là telle juste derrière toi |
ces rectangles lumineux |