Après avoir conservé durant un an les allumettes qu'il utilisait quotidiennement, non dans un esprit philuménique (Il jetait effectivement les boîtes vides) ou pour marquer les jours d'une pierre noire ou blanche (auquel cas cette marque eut alors été une gerbe d'étincelles), mais apprécier le temps à travers, d'une part le frottement sec du bâtonnet sur le grattoir, et l'odeur de phosphore échauffé résultant de ce geste d'autre part, et dont il associait la fulgurance au Sakura, Jean S. les déposa dans son jardin, arrosa le monticule d'essence et l'enflamma au moyen d'un briquet, provoquant ainsi chez son voisin une mimique dont l'expression indescriptible lui apparut comme la raison, de la conservation, une année durant, de ces allumettes dites de sûreté.
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