- Si seulement nous avions le silence dans le sang...
- Silence mon cul. Et puis d’abord, il faut croire que nous ne faisons pas assez de raffût puisque personne ne nous a demandé de nous taire.
- ???????
- Je ne sais pas moi, les extra-terrestres! Il doit bien en exister, la place ne manque pas dans le foutoir étoilé.
- Tiens, cela me rappelle une histoire. L'ayant trouvé sur une table je parcourais un livre dans lequel l’auteur relatait le passage de ces mimis sur notre planète. Séjour dont il avait retrouvé des traces en Australie, en Chine, au Japon et en Amérique du Sud. Preuves à l’appui, irréfutables, dénichées dans quelque réserve obscure d’une bibliothèque ou archives ; clichés, dessins, gravures faisant le tour des coryphées à coups de lance-pierres électronique. Certains détails inexplicables s’y trouvaient expliqués avec une conviction infaillible. Des formes vagues devennaient vaisseaux spatiaux, des planètes fabuleuses surgissaient de taches ou coins d’ombre. Des figures se voyaient affublées de casque d’astronaute genre bocal à poisson rouge. Le titre de l’ouvrage ne laissait aucun doute sur ses intentions : La vie sur Mars. J’abandonnai en tout cas assez vite la lecture de ces inepties et parcourus vaguement les illustrations. Les célèbres canaux de Schiaparelli et le non moins célèbre visage apparaissant à la surface de notre voisine faisaient naturellement parti du lot.
- Et alors?
- Et alors? La photo du visage montrait un être entier. Avec un corps, des bras, des jambes et au pied de l’une d’elles, une balle. Il me faisait coucou de la main en plus, ce coco!
- Et alors?
- Et alors? Je montrai le livre à Camille, en disant que décidément, l’auteur avait un sacré pet au casque. Ce qui la fit bien rire: elle avait dessiné le personnage. Au premier coup d’oeil, je ne m’en étais pas aperçu. En fait, peut-être est-ce cela, croire aux extra-terrestres...
- ???????
- Ne pas s’apercevoir qu’ils n’existent pas.