La porte poussée Firmin pénétra
dans un vestibule menant à un couloir qui aurait dû être
un rez-de-chaussée mais était déjà au niveau
d’une cave, couloir qu’il n’emprunta pas pour rester
devant la première marche, sur sa gauche, d’un escalier,
autrefois de service, que montaient, descendaient, où se croisaient
les livreurs, les fournisseurs, les bonnes et autres domestiques, jusqu’à
la guerre, qui fit tout disparaître : les domestiques, les bonnes,
les fournisseurs, les livreurs et le reste de l’escalier dont
il ne subsistait que neuf marches. Elles s’élevaient jusqu’au
plafond, ne conduisaient donc nulle part qu’à la dalle
contre laquelle il se serait cogné la tête si l’envie
lui avait pris de les gravir, acension d’ailleurs rapidement interrompue,
le plafond étant bas. Autrement dit il se serait cogné
la tête bien avant de se la cogner et utiliserait-il le subterfuge
de monter l’escalier à genoux, ou même à quatre
pattes, il se cognerait la tête plus tard mais plus tôt
néanmoins qu’au moment où le plafond stoppait l’escalier.
Le rêve de Jacob interrompu, dès les premiers échelons
ou marches, qui sont, dans ce cas (le rêve), comme dans la langue,
identiques. |