qui allait rejoindre le
lion, l’éléphant,
l’antilope, l’hippopotam, le gnou, le gorille, le tigre, le
kangourou, le morse, le phoque, le dauphin, la tortue, le crabe et ces
poissons dont René avait oublié le nom (l’avait-il
jamais su?). Faune dont il assurait l’existence, le renouvellement,
en consommant force biscottes dont la marque sonnait comme une prière
(il s’en rendait compte maintenant), adressée en silence
au fabriquant pour qu’il lui fournisse toujours de quoi peupler
le vide, adressée aussi peut-être à son estomac, qu’il
ne lui fasse jamais faux-bond, lui permette d’engloutir le plus
de biscottes possible et ainsi ne pas faillir à l’engagement
pris (et qui sous-entendait une responsabilité morale, il s’en
effrayait maintenant) en croquant la première. Les figurines et
autres cadeaux accompagnant certaines lessives impliquaient de leur côté
un taux de saleté vestimentaire assez constant, qui s’accordait
plutôt mal avec la propreté qu’on exigeait de lui par
ailleurs ;les discours où salissure s’associait avec pauvreté
lui résonnait encore aux oreilles. Pour multiplier le nombre des
figurines il lui était en effet nécessaire d’accéder,
par le biais de la lessive, à une propreté que seul la saleté
pouvait garantir. Pour jouer, il lui fallait donc déchoir. |